Coral Gardeners plante le récif
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Derrière ces photographies instagrammables et ses milliers de “likes”, une véritable organisation non gouvernementale à l’impact radical qui a su rendre palpables les enjeux cruciaux de la préservation du corail.
Cinq ans d'existence, 572 000 abonnés sur instagram, des ambassadeurs de renoms et de nombreuses campagnes de dons. Un storytelling rodé, une géographie des fonds marins éparpillée sur d’incroyables clichés avec, en tee-shirt noir, une équipe de salariés et de bénévoles constamment sous l’eau. Aux manettes, Titouan Bernicot, la vingtaine. Le jeune entrepreneur, invité du Young Summit encore l’année dernière à Genève, arbore une fraîche décontraction de retour de son expédition du lagon.
Pourtant, comme il le sait et le répète, le sujet des coraux est à la hauteur de l’une des plus grandes problématiques liées à l’urgence climatique : car chaque année, les récits coralliens blanchissent et disparaît avec eux, un quart de la biodiversité marine, organismes océaniques et algues symbiotiques, permettant entre autres 50% de l’oxygène de l’air que les humains respirent. C’est dire. Alors devant la méconnaissance des uns et l’inaction des autres, il en a fallu un, puis deux, puis trois, et quelques semaines plus tard, les Coral Gardeners, traduisez par “jardiniers du corail” étaient nés.
« Je parlerai de notre grande aventure qui en ce qui me concerne a débuté à l’âge de 16 ans, lors de ma première transplantation de corail. Cela a été la révélation et c’est comme ça, que j’ai démarré mon premier petit fa’a’apu de corail sous l’eau dans le lagon situé en face de ma maison. » Basée à Moorea, commune du nord de Tahiti, l’équipe s’est constituée au fur et à mesure.
En l’espace de cinq années, ils sont aujourd’hui une trentaine, tous très impliqués, aux discours furieusement contagieux et sur le CV, des compétences réelles. “J’avais fait ma prépa, mon école de commerce, je suis rentrée chez LVMH, puis chez adidas. Mais malgré des projets sensationnels, j’ai décidé de démissioner car tout ceci manquait de sens. Je voulais travailler pour une cause concrète et utiliser mon expertise pour la planète et l'océan” nous explique Marie-Céline Piednoir, responsable Communication et Awareness de l'organisation. Comme elle, ils sont nombreux à avoir tout plaqué pour mettre leurs acquis professionnels au service de l’impact positif.
Pour le fondateur qui a lui-même arrêté ses études pour se lancer pleinement dans son projet avec ses amis pêcheurs et surfeurs, le constat est sans appel. “Beaucoup de personnes me disaient que je n’avais pas assez de connaissances et que donc, ça ne pouvait pas marcher. Alors on a travaillé comme des fous, nuit et jour. On s’est entouré des bonnes personnes… Et on a essayé de voir les choses un peu différemment et de mettre en place des choses qui paieront sur le long terme. Aujourd’hui, on arrive à des résultats parmi les plus avancés au monde dans le domaine de la restauration corallienne et notamment sur les supercoraux.”
Il faut dire que situé non loin du QG, se trouve le Criobe. Le laboratoire mondialement reconnu pour ses travaux de recherche sur les récifs coralliens a pour mission d’étudier l’origine et le maintien de la biodiversité, l’écologie chimique, la chimie de l’environnement, la caractérisation et les activités biologiques de nouveaux métabolites ainsi que le fonctionnement de l’écosystème marin.
“Les récifs coralliens font face à des régressions dramatiques à tel point que l’on évalue à près de 25% les récifs coralliens qui ont déjà disparu au cours des 20 dernières années et à près de 50% ceux qui sont en situation critique à ce jour” explique Marie-Céline Piednoir. C’est dans ce contexte environnemental que la recherche travaille. Afin de mieux intégrer la complexité des écosystèmes coralliens, mais aussi pour mieux appréhender les processus de persistance des populations
Ces dernières années, l’association a créé d’autres potagers sous-marins. Il en existe désormais sur le célèbre spot de surf de Tahiti à Teahupoo, et dans les Tuamotu, à Tikehau et Ahe. Dans ces atolls, ce ne sont pas les jardiniers qui entretiennent les nurseries, mais des pêcheurs et des écoliers sensibilisés par l’association. « C’est très important d’impliquer les locaux, ce sont eux qui connaissent le mieux les récifs et qui en ont besoin pour vivre » reprend Titouan Bernicot. L’économie locale repose principalement sur la pêche, qui elle-même dépend de la prolifération des poissons autour des coraux.
Aujourd’hui soutenus par de célèbres ambassadeurs, et notamment par le célèbre photographe Tim McKenna, l’apnéiste Guillaume Nery et l’océanographe Sylvia Earle, Coral Gardeners continue ses actions dans l’archipel polynésien. Objectif : 1 million de supercoraux plantés d’ici à 2025. images : Ryan Borne.
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