En mode terre crue

Terra Janna

Crédits photos :

Une oasis bioclimatique en terre crue, intégrée aux paysages arides du Haut Atlas, alliant architecture locale et permaculture pour un développement durable.

Promenez le petit bonhomme google dans cette région de l’est de Marrakech, depuis les pieds du Haut Atlas au Sud Haouz jusqu'à la vallée de l'oued Tensift, et vous n’y verrez que de la terre à perte de vue. Une terre rouge carmin, presque écrevisse qui vire à l’ocre et à la rouille, à mesure des percées du soleil. Ici, se sont constitués puis sédimentés des détritiques anciens déposés à l'ère primaire. De ces plis, failles, et cristallisations d'une ancienne chaîne de montagne, sont nées des voûtes nubiennes et des arcades en ogive, fruit des savoir-faire d’ouvriers formés localement et d’un désir de faire lieu avec des maisons bioclimatiques d’un nouveau type signées par l’architecte français Denis Coquard.

“Dans un contexte sans eau et connaissant les sources d’émission de gaz à effet de serre liées au secteur du bâtiment, nous avons réfléchi à une autre piste à partir de la terre disponible partout autour de nous. Nous en avons fait notre écrin ” témoignait l’inventeur, qui a bâti en six années, 5000 m2 en terre crue pouvant accueillir en chambres une centaine d’hôtes, mais aussi deux salles de restaurant, un amphithéâtre dédié aux ateliers et un parc arboré. Selon le centre international de la terre, institut éco-responsable marocain implanté dans la palmeraie de Marrakech : “l’habitat en terre est solide, phonique et sain et il permet une vraie régulation thermique et hydrique, idéal pour répondre aux aléas du climat dans cette région.” À cela, Denis Coquard ajoute : “nous voulions penser tout en communion avec les contraintes de cette géographie si singulière. Nous avons donc intégré dès le début du projet des énergies renouvelables, un traitement des eaux usées, le recyclage des déchets et évidemment la permaculture, ce qui fait de Terra Janna, une véritable conception bioclimatique.”