Le laboratoire du pouvoir d'agir

My Human Kit réinvente l’autonomie

LIEU(x)
Rennes, France
auteur
Emile Biraud
audio
Emile Biraud

En bordure de Rennes se cache un laboratoire hors du commun, qui propose d’accompagner les personnes en situation de handicap dans la conception de solutions d’aides techniques personnalisées. Nommé le Humanlab, il est le quartier général de l’association My Human Kit, qui s’est donnée pour objectif d’utiliser la technologie pour aider les concernés à transformer leur handicap en un atout.

Le fait que la santé dépende de nos moyens financiers m’a mis profondément en colèreJ’ai demandé si il était possible d’imprimer une main robot

Au Humanlab, tout est là pour donner vie à de nouvelles solutions : imprimantes 3D, découpeuses laser et bancs de montages électroniques. Ici, chaque nouvel arrivant est porteur d’un projet, et épaulé par les bénévoles de l’association qui l’accompagnent dans ses recherches et dans l’utilisation des machines outils à disposition. À force de dialogue et d’expérimentations, des solutions personnalisées à chaque handicap sont élaborées. À terme, l'objectif est de diffuser ce modèle à travers le monde, pour créer un réseau d'entraide et de prototypage international.

Le fait que la santé dépende de nos moyens financiers m’a mis profondément en colère
Nicolas Huchet

L'origine de l’association se trouve dans l’histoire personnelle de Nicolas Huchet, son fondateur. Retour en 2002. À l’âge de 18 ans, alors qu’il est employé en tant que mécanicien dans l’industrie métallurgique, Nicolas Huchet est victime d’un grave accident provoquant l’amputation de l’un de ses avant-bras. À cette époque, des prothèses existent, et elles sont même remboursées par la sécurité sociale. Mais les dispositifs en question ne proposent qu’un mouvement de pince. « L’idée de passer de l’état de manchot à celui de crabe ne m'enchantait pas » ironise Nicolas.

Il se renseigne sur l’existence de prothèses plus sophistiquées, qui permettent une plus grande diversité de mouvements. Après quelques années, Nicolas Huchet constate l’apparition de nouveaux modèles de prothèses très avancés. Hélas, chacune d'entre elles coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros, et sont donc totalement inabordables pour le commun des mortels. « Quand j’ai pris conscience que la santé dépendait de nos moyens financiers, cela m’a mis profondément en colère. »

J’ai demandé si il était possible d’imprimer une main robot

Comme la quasi-totalité des personnes en situation de handicap, Nicolas Huchet vit une dizaine d'années en portant le modèle de prothèse remboursé par la sécurité sociale. Insatisfait de cette situation, il se met à chercher une solution, une alternative qui permettrait d’améliorer sa situation. Un après-midi d’octobre 2012, Nicolas Huchet finit par pousser la porte du Fablab de Rennes. Un lieu ouvert au public dans lequel plusieurs machines-outil sont mises à disposition des inventeurs de la région, pour que leurs idées prennent vie. Ce jour-là, Nicolas Huchet rencontre un membre du FabLab qui travaille sur une imprimante 3D. « En voyant toutes ces machines, je me suis cru dans un film de science-fiction. Je me suis approché, et j’ai demandé s'il était possible d’imprimer une main bionique».

Cette question intrigue la communauté locale des makers, ces inventeurs touche à tout qui peuplent les fablabs. Quelques mois plus tard, en Février 2013, une petite communauté de bénévoles se forme autour du projet. Ingénieurs, professeurs, étudiants, ou demandeurs d’emploi se mettent à travailler sur cette main. Un premier prototype voit le jour. Il repose sur la base des plans du robot InMoove, un projet dit open source dont les plans sont diffusés gratuitement à qui veut les utiliser, les étudier, les modifier ou les distribuer. « Sur cette base de main bionique imprimée en 3D, nous avons placé des fils de pêche, reliés à des moteurs électriques, eux-mêmes connectés à des capteurs musculaires : résultat, nous avions notre première main bionique, faite maison, pour quelques centaines d’euros. »

Nous voulons créer des aides au handicap pour et avec les personnes concernées.

Cette main bionique fait parler d’elle bien au-delà du fablab de Rennes. Très rapidement, Nicolas Huchet est invité à présenter son projet dans plusieurs événements aux quatre coins du monde. Au gré de plusieurs rencontres, il se rend compte que si un prototype de main a pu voir le jour, d’autres prothèses pourraient naître de la même manière. Face à cet engouement, Nicolas Huchet souhaite aller plus loin. En 2014, il co-créé l’association My Human Kit, pour œuvrer à ce qu’il appelle l’handicapowerment, c'est-à-dire à « la transformation du handicap en atout ».

Pour étendre l’handicapowerment à un maximum de bénéficiaires, l’association ouvre le Humanlab en 2017. C’est un fablab, inspiré de celui que Nicolas Huchet découvre en 2012, mais qui se concentre sur la question du handicap. « Le but de l’association, c’est de fabriquer collectivement des objets, des aides techniques au handicap, pour et avec les personnes concernées, dans un atelier prévu pour ça, ce qui n’existait pas auparavant.» affirme-t-il. Cette mission purement technique est au service d’un objectif plus lointain, plus général : « faire évoluer la perception du handicap, sur soi-même, et de manière plus générale dans la société ».

Depuis sa création, My Human Kit a beaucoup évolué et développe désormais de nouvelles solutions : une application smartphone de commande vocale destinée aux non-voyants, une prothèse de jambe customisée en 3D nommée Print My Leg, et même un fauteuil roulant équipé d'une trottinette électrique. Fidèle à son ADN “Fablab” et à la philosophie open source qui l'accompagne, My Human Kit publie tous ses travaux en ligne, pour que chaque projet puisse être reproduit, amélioré et distribué.

L’impact positif de l’initiative en chiffres :

Depuis 2014, My Human Kit a tissé des liens partout dans le monde, de Saint-Pétersbourg à Bombay en passant par Bristol ou Sao-Paulo, à l’occasion d’événements, de conférences et de sessions de prototypage. Plus de 300 projets ont été réalisés au Human Lab, et plusieurs entreprises ont débuté une collaboration avec My Human Kit, notamment Ariane group, qui est même devenu partenaire financier et mécène de l’association. Images : Ouest France

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