Plantation Paris prend racine
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Dans le 18è arrondissement de Paris, Cultivate change les toits du quartier en une exploitation agricole nouvelle génération. Perchée sur les hauteurs de la ville, la jeune pousse peut déjà se targuer d’être l’une des plus vastes fermes urbaines d'Europe.
Rendez-vous à La Chapelle, dans le nord de la capitale. Ici, sur le plus grand bâtiment de la ville, se trouve Plantation Paris, un projet porté par Cultivate, une société qui se présente comme un “développeur d’écosystèmes vertueux”. Cette nouvelle ferme urbaine se veut plus ambitieuse que ses 400 cousines françaises : Fleuron du nouvel écoquartier Chapelle International, c’est un complexe de 7000 mètres carrés qui cultive légumes, aromates, et art de vivre, en accueillant de nombreux événements, pour que les parisiens profitent d’une oasis de verdure en plein coeur de la capitale.
En 2018, la ville de Paris lance l’appel à projet d’agriculture urbaine pour prolonger le programme Parisculteurs, débuté en 2017. Il vise à végétaliser le toit d'un hôtel logistique du 18e arrondissement, qui abrite notamment le terminal urbain ferroviaire de la gare du nord. Une douzaine de structures se sont portées candidates à cet alléchant appel à projet, mais c’est bien Cultivate, une société créée pour l'occasion par Sarah Msika, ancienne consultante en innovations, et Sidney Delourme business développeur en énergies renouvelables, qui a remporté le gros lot. Sidney Delourme raconte : “Avec la municipalité, nous nous sommes rapidement rendus compte que nous avions les mêmes objectifs sociaux et environnementaux, en plus d’avoir les mêmes inspirations”. L’exemple que les deux entités avaient en tête se trouve de l’autre côté de l’atlantique. Il s’appelle “Brooklyn Grange” un complexe agricole installé sur les toits des quartiers de Brooklyn, Long Island et du Queens, qui s’est développé à partir de 2010.
Deux ans de développement, et quelques mois de travaux ont été nécessaires pour que Plantation Paris ouvre ses portes, début 2020. Sur place, l’espace de culture se divise en deux unités : le potager, d’une superficie de 1500 m2, et la grande serre, haute de six mètres et maintenue au chaud grâce au data center présent dans l'immeuble. Là-haut, l’agroécologie est le maître-mot. Sidney Delourme l’explique “Ici, pas d’herbicides ni de pesticides, on laisse les sols se fertiliser”. Pas non plus de machines ou d’automatisation, tout est fait main, grâce à une équipe de 10 passionnés. “On fait quasiment tout nous-mêmes” déclare Sidney “Culture, récolte et conditionnement”. Après préparation, tout est expédié en Vélo-Cargo, 20% de la production est vendue directement aux particuliers ou sous la forme de paniers click and collect, le reste étant voué à être dirigé vers les cuisines de nombreux restaurateurs partenaires, du trois étoiles au restaurant de quartier.
En France, il existe plus de 400 fermes urbaines. Le concept est désormais connu de tous, mais est-il pertinent de bâtir une énième exploitation sans faire évoluer la formule ? Pas vraiment. Comme son modèle qui surplombe la grosse pomme, Plantation Paris est ouvert au public. Sidney Delourme explique avoir souhaité “Créer un lieu apaisant où venir se ressourcer et échanger, comme à la campagne”. Pour ce faire, l'installation chapelaine propose un espace événementiel nommé “La Grange” : 250 m2 de salle de réception, et 1000 m2 de terrasse, de quoi emmener jusqu’à 400 personnes en pleine nature, avec vue sur le sacré-cœur. Là-haut, le programme événementiel est chargé. La Grange accueille des séminaires, des ateliers ou des cours de yoga, de quoi passer du bon temps, mais pas uniquement…
Au-delà de son aspect insolite, Plantation Paris est aussi un espace de sensibilisation et d'apprentissage. Régulièrement, des journées découvertes sont proposées au jeune public. Une activité indispensable selon Sidney Delourme, qui rappelle que “Beaucoup d’enfants du quartier n’ont jamais été dans une ferme”. En leur apportant la campagne au coin de la rue, il est probable que des vocations se créent, comme cela a été le cas chez de nombreux citadins, avec lesquels Plantation Paris entretient un lien particulier. Sidney Delourme raconte : “Nous nous sommes installés à l’époque de la crise sanitaire. Une période qui a été l’occasion pour de nombreuses personnes de remettre en question leur vie professionnelle”. Parmi ceux qui décident de changer de vie, beaucoup se sont lancés dans l’aventure agricole, et pour apprendre les métiers de la terre, certains sont venus en apprentissage chez Plantation Paris, pour développer leurs savoirs avant de prendre la clé des champs.
Pour l’heure, le site de la Chapelle est le seul projet de Cultivate. Mais face au succès de l’installation, de nombreuses agglomérations se sont rapprochées de Sarah Msika et Sidney Delourme pour développer des infrastructures similaires. Le co-fondateur de Cultivate dit “y réfléchir, notamment dans des villes plus méridionales que Paris”.
Perchée sur le plus grand bâtiment de la capitale, cette ferme de 7.000m2 emploie 10 personnes et forme plusieurs apprentis aux métiers de la terre. 70 variétés de légumes et aromates y sont produites. Et chaque année, les 50 tonnes de denrées nées sur les hauteurs chapelaines sont redistribuées aux parisiens et aux restaurateurs, qui bénéficient ainsi d’une proposition inédite : une agriculture locale et citadine.
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